Edouard Borie

La crise fait fuir les clients des restaurants. Imaginons un restaurant où l’on puisse manger à sa faim et fixer à sa guise le montant de l’addition. Un doux rêve me direz-vous… C’est pourtant ce qu’un restaurateur anglais  tente en ce mois de février! On the Road  Again!

Bienvenue au Little Bay sur Farrington Road à Londres où le propriétaire des lieux, Mister Ilic, ne présente aucune addition à ses clients. Selon lui, ses clients doivent juger par eux-mêmes du prix à payer. Un pari fou en ces temps de crise, mais qui s’avère payant. Que le client donne 1£ ou 100£, notre homme n’y apporte aucune importance, il souhaite juste être payé à la valeur estimée par le client. Un réel gage de confiance du patron. Pour éviter tout débordement, seules les boissons sont à un prix fixe, mais les carafes d’eau seront servies gratuitement.

« Même si les gens ne paient rien, j’ai dit à mon personnel de les traiter de la même manière que s’ils déboursaient 50 à 60 livres », Mr Ilic. restaurateur du Little Bay

L’homme a de la bouteille, à son actif plus de 26 années d’expérience dans la restauration. Il est à la tête de plusieurs restaurants réputés pour la fraîcheur des produits servis et des pièces de viande de qualité pour un prix défiant toute concurrence en temps normal… Autant vous dire qu’avec son opération marketing spéciale du mois de février, tous les espoirs et les efforts de la concurrence pour lui piquer sa clientèle sont anéantis.

« Cela m’a semblé être la bonne chose à faire quand tout le monde se sent assommé par la crise… On a vu tellement d’employés de la City (quartier des affaires de Londres) à la recherche de déjeuners meilleur marché… »

La réaction des clients ne se fait pas attendre. Les clients sont de retour et ils ont pensé à prendre leurs portefeuilles. En tant normal dans ce restaurant, l’entrée est comprise entre 3 et 4 £ et le plat est fixé à 11£. Avec cette opération Mister Ilic gagne plus d’argent qu’en temps normal! Les gens apprécient le geste et le lui rendent bien. La forte affluence n’est bien évidemment pas étrangère à ce phénomène, mais les retours sont à la hauteur du risque pris.

A quand cette initiative en France? Des restaurateurs ont essayé de vendre à prix coûtants lors d’opérations « coup de poing », mais sur la durée personne n’a encore tenté l’expérience. Si un restaurateur courageux tentait le coup, je pense qu’il se heurterait à un problème culturel très fort. Selon moi, en France la population est toujours prête à reconnaître la bonne initiative d’un entrepreneur mais très peu de monde est prêt à mettre la main à la poche pour l’accompagner…

Que pensez-vous de cette opération? Seriez-vous prêt à soutenir une telle initiative?


Vous en pensez quoi ? Dites-le nous ! :)

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