Edouard Borie

C’est le retour de la semaine du goût, du 10 octobre au  18 octobre! Cette année encore, on va vous rabâcher les oreilles avec cet évènement plein de bonnes intentions mais qui au final est assez paradoxal… Quelques explications s’imposent.

Initiée par Jean-Luc Petitrenaud en octobre 1990, voir qui est Jean-Luc Petitrenaud, la semaine du goût revient tous les ans, avec pour fer de lance toujours les mêmes principes et les mêmes valeurs, très respectables:

1 L’éducation au goût des consommateurs, particulièrement des enfants.

2 La diversité des goûts et des saveurs.

3 L’information transparente et pédagogique sur leur produit, leur origine, leur mode de production et leurs spécificités.

4 La transmission des métiers et des savoir-faire.

5 Le plaisir du goût.

6 Encourager les comportements et consommations alimentaires qui s’inscrivent dans un mode de vie équilibré et durable.

Pour mettre en application ces principes, différentes actions sont mises en place durant cette semaine spéciale.

Les Leçons de Goût. Étant donné que les bonnes habitudes alimentaires ne sont pas innées, il faut bien les apprendre quelque part, il est donc logique de s’attaquer aux cantines des écoles, l’un des  premiers véritables berceaux du goût. « Action incontournable de la Semaine du Goût, la Leçon de Goût dans les écoles mobilise chaque année un grand nombre de chefs de cuisine et artisans des métiers de bouche qui vont à la rencontre des classes dans toutes les académies. »

Les Tables du Goût. Le Goût est un sens assez complexe à apprivoiser. Il nécessite une certaine éducation qui peut durer parfois plusieurs années. Il permet de savoir apprécier à leur juste valeur certaines recettes. Quand à elle, la gastronomie, cette cuisine de haute volée, est l’un des tremplins pour réussir à atteindre les goûts les plus simples comme les plus sophistiqués. « De belles tables de la gastronomie française proposent à leurs clients de découvrir l’alliance entre des plats salés ou sucrés et des vins issus des vignobles de France situés au-delà de nos frontières. Un exercice de style remarquable qui permet à tous les gourmets d’initier leurs palais à des accords parfois surprenants. »

Les Ateliers du Goût. Pour que cette semaine du goût puisse sensibiliser un maximum de personnes, il faut organiser des évènements à travers toute la France grâce aux différentes institutions en relation avec la cuisine. « En 2008, plus de 700 manifestations ont eu lieu dans toute la France. Initiées par les Mairies, Conseils Généraux, Chambres de Commerce, Lycées Hôteliers, associations, musées, agriculteurs médaillés au Concours Général, entreprises membres de l’ANIA (Association Nationale des Industries Alimentaires). Ces actions ont permis au plus grand nombre de se retrouver autour d’une même passion : le goût. Au programme, marchés éphémères, journées portes ouvertes, animations commerçantes, fêtes, rallyes du goût, colloques, débats, visites… la France a vécu au rythme du plaisir et de la gourmandise pendant toute une semaine. » Pour plus d’informations, www.legout.com.

La semaine du goût est un coup médiatique. Alors oui, la semaine du goût part de plusieurs bons sentiments: éduquer les palais des jeunes et des moins jeunes générations, faire parler de la profession, sensibiliser les gens, etc… mais cela reste un bon gros feu de paille qui s’éteint avant de renaître l’année suivante. C’est une bonne initiative indéniablement mais insuffisante pour changer les mentalités, le manque d’impact sur la population est réel. Un principe comme la semaine du goût devrait être appliqué dans la vie quotidienne et toute l’année, pas seulement une semaine par an. Au final, c’est un évènement assez paradoxal…

Depuis 20 ans que la semaine du goût existe, avez-vous remarqué des changements positifs dans les comportements de consommation des Français?



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