Edouard Borie

Il n’est pas évident de se distinguer de la concurrence quand la plupart des brasseries du quartier proposent un steak frites à 10 euro… Comment faire pour que le client revienne manger à votre table plutôt que chez le voisin? Le marketing et la soif de l’or.

C’est une agréable surprise marketing qui m’est tombée dessus par hasard. Assis à la terrasse de la brasserie  « le Longchamps », (métro colonel Fabien à Paris), après avoir déjeuné avec une dizaine de personnes, nous attendions l’addition pour pouvoir payer et filer après avoir délicatement vidé nos assiettes. Le serveur amène l’addition et avec elle un rouleau de tickets à gratter « Numéro Fétiche ». Il nous distribue un ticket à chacun. Incompréhension à la table.

Le pourquoi du comment. Le serveur étonné que l’on ne connaisse pas l’opération « Numéro Fétiche » nous explique le principe, chaque personne ayant consommé pour plus de 10€ pendant le repas, se voit offrir un ticket à gratter. Un beau cadeau, si l’on considère que le repas coûte 10€. A 1 € le ticket  offert, cela équivaut à 10% du prix du repas, en temps de crise l’effort est notable.

Vous grattez votre ticket dans l’espoir de rembourser votre repas, voire mieux. Ludique et inattendue, l’expérience me laisse un bon souvenir du lieu; alors imaginez si j’avais gagné le gros lot… Ce petit détail pourrait me pousser à retourner à cette brasserie plutôt qu’à celle d’en face. Le côté « affectif » ou « bon souvenir » est réellement un facteur important dans le processus de décision du consommateur.  De plus, vous n’avez pas l’impression de perdre quelque chose si vous ne gagnez rien puisque vous n’avez pas réellement acheté le ticket. Rien à perdre tout à gagner. Cette opération me semble très intéressante à mettre en place, pour peu que votre brasserie fasse aussi bar-tabac et que vous vendiez des tickets à gratter, c’est le Jackpot! Une vraie opération marketing « win win » à moindre coût.

L’appel du gain. Même si je n’ai rien gagné, nous avons sur 10 tickets grattés, obtenu un gain de 2€. Pas de quoi payer l’addition mais c’est toujours 2€ de moins que nous n’avons pas eu à sortir pour le pourboire. Bien évidemment, une question d’éthique se glisse dans cette histoire, la dépendance aux jeux. Est-ce que le fait de proposer ce type d’offre ne risque pas de tenter les gens à aller rejouer, alors qu’à la base ils n’en n’avaient pas forcément envie?  Le fait de stimuler les gens de cette manière est-il correct? En tout cas, c’est encore une opération gagnante pour le buraliste qui va voir sa clientèle revenir que ce soit dans sa brasserie ou à son comptoir. Qu’en pensez-vous?


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