Tous les ans, les amateurs de vins du monde entier attendent le 3ème jeudi du mois de novembre pour goûter le Beaujolais Nouveau. Afin de mieux comprendre comment se « construit » un Beaujolais Nouveau, et d’où vient ce fameux nez de bonbon anglais, de groseille voire même de banane à l’occasion, nous nous sommes rendus au coeur du Beaujolais pour participer à l’élaboration du Beaujolais Nouveau des magasins Franprix. Suivez-nous dans One Day in Beaujolais !
Du côté des Wine Makers. Le Beaujolais Nouveau, c’est avant tout un prétexte pour passer un moment convivial entre amis comme on vous le disait déjà en 2009 ! Cette année on a décidé de ré-ouvrir le sujet et de passer de l’autre côté de la barrière en se plaçant du côté des « winemakers », ces spécialistes qui créent des cuvées comme le Beaujolais Nouveau en réalisant des assemblages de vins issus de différentes parcelles de terre, chacune ayant des caractéristiques propres et qui permettent une fois assemblées de créer un vin de qualité et à la personnalité inimitable. Je remercie les équipes com, offre et achat vin de Franprix qui m’ont donné l’opportunité de les accompagner et de participer à cette journée si particulière !
L’assemblage n’est pas une science exacte, il n’existe pas de formule magique. Pour trouver le bon équilibre il faut goûter, regoûter pour être sûr, partager ses impressions avec les autres dégustateurs pour enfin balayer les doutes et les incertitudes. On compte 12 échantillons dans notre cas, tous sélectionnés par un expert du terroir, Gérard Sauzon, qui connait Le Beaujolais comme sa poche. Différentes parcelles du Beaujolais (nord/sud) sont représentées au travers de ces échantillons, ils sont tous composés exclusivement de Gamay comme le veut la tradition.
Nom de code C28. Chaque échantillon a un nom de code (C28, CI114, etc.) et des caractéristiques propres (robe, nez et bouche). On commence donc par déguster les différents échantillons en notant leurs qualités et leurs défauts. Une fois la dégustation terminée, on écrème collégialement pour ne garder que 5 ou 6 échantillons.
Second tour. Certains échantillons ayant passé le premier tour sont plus structurés que d’autres tandis que certains sont davantage portés sur le fruit. Il faut alors trouver le bon équilibre pour satisfaire les papilles, il faut faire des concessions pour que chacun y trouve son compte, votre goût n’est pas forcément celui de tout le monde… Oubliez les vins d’auteurs qui ne plairont qu’à quelques personnes, il faut avant tout que ce vin soit un plaisir accessible à la dégustation.
Le Beaujolais Nouveau, c’est comme les Legos. En mélangeant 3 échantillons nous trouvons un bel équilibre entre la structure, la profondeur du vin et les caractéristiques types du Beaujolais, le fruit oui, mais point trop n’en faut. On goûte, on ajuste, on peaufine afin de produire un vin plaisant au premier regard, qui transportera l’odorat et aura une longue et belle structure en bouche. N’oubliez pas de mâcher le vin pour mieux apprécier les arômes à la rétro-olfaction. Pour tenir sur la longueur et réinitialiser le palais de temps à temps, on n’hésite pas à piocher dans quelques victuailles très canailles.
Imaginez le vin du futur. Plus la buvabilité est élevée, plus vous vous approchez de l’assemblage qui fera le succès de ce Beaujolais Nouveau. Attention, on parle ici d’un vin jeune, vivant, un vin primeur dont le profil change du jour au lendemain, il est donc essentiel et terriblement complexe de se projeter et d’imaginer ce que donnera ce vin après la mise en bouteille. C’est un travail d’experts et de connaisseurs.
Les finalistes. Nous sommes arrivés à deux assemblages finaux, l’un plus porté sur le fruit et l’autre davantage sur la structure. Mais comme dit l’adage, à la fin il ne doit en rester qu’un. Pour départager les deux assemblages, nous avons donc fait appel (utilisation du joker coup de fil a un ami) au Président des Meilleurs Sommeliers du Monde : Jean Luc Pouteau. Grâce à son savoir-faire et à sa longue expérience, nous avons opté pour l’assemblage fruité.
L’élu. L’assemblage vainqueur a une très belle robe rubis profond avec des reflets mauves (typique du Gamay). Le nez est un concentré de petits fruits rouges, groseille, fraise et cerise. La bouche est charnue, le tanin léger et on ressent de très belles saveurs fruitées. On est sur une belle expression du Beaujolais, digne d’un Beaujolais Village.
Au-delà de l’aspect marketing (très belle étiquette au passage qui ne ferait pas tâche dans les rayons de Fauchon ou Hediar), cette cuvée est fidèle à ce que j’attends d’un Beaujolais Nouveau, structuré mais pas trop car on reste ici sur un vin plaisir qui se boit sans complexe; du fruit, sans tomber dans l’excès ou la caricature sinon autant acheter une bonne sangria.
Je vous invite à goûter cette cuvée 2016 et à me faire part de vos retours ici même ou sur les réseaux sociaux ! Pour en profiter au maximum, partagez-le avec des amis et sortez les verres à vin pour l’occasion (évitez de vous tirer une balle dans le pied avec des gobelets en plastique, vous valez mieux que ça) et vous sentirez davantage d’arômes à la dégustation, le bouquet comme on dit.
RDV le jeudi 17 novembre pour ouvrir la saison du Beaujolais Nouveau avec Franprix !
StreetDiffusion
Déc 7, 2016
Bonjour,
Je pense que la dégustation dans les sommeliers est l’une des plus vieille technique marketing qui existent. Au fil des années, elle séduit toujours les amateurs de vins.